Covid an II quel avenir pour l immobilier en France

La situation de l’immobilier depuis 2020 connait des turbulences bien compréhensibles. Le premier confinement a mis le marché de l’immobilier en stand By comme jamais nous n’avions eu l’occasion de voir pareille situation.

Par rapport à 2019, l’année 2020 a rétrogradé notamment au niveau des permis de construire. Le nombre de permis de construire accordé accuse une baisse de presque 15% (14.70%). rien de surprenant que de constater le lancement des chantiers également en retrait de 9%. ceci annonce un recul évident pour la suite de l’activité du bâtiment.

Si nous ajoutons à la situation que présente le cahier des réservations retenues par les particuliers, nous observons une baisse de 30% selon l’observatoire FPI (Fédération Promoteurs immobiliers) . Cette tendance laisse présager une secousse en creux. Les ventes record de l’immobilier en 2019, il est vrai fausse la donne en face d’une crise sanitaire sans précédent pour les contemporains d’après guerre. Néanmoins les événements se télescopent, si l’on considère :

  • la période électorale des municipales gérée en dépit des règles habituelles,

si l’on comptabilise :

  • la raréfaction des ventes pendant 4 mois,

 si l’on regarde de près la relance au cours de l’été 2020 :

  • les recommandations du HCSF (haut conseil de stabilité financière),
  • puis le retour du deuxième confinement

Nous avons là un cocktail inédit de chiffres regroupés en étoile de directions divergentes.

La liste des chutes n’est pas exhaustive, car les ventes de résidences de services souffrent aussi,  de l’impact COVID par effet de domino. Ce comportement général des acheteurs pris dans le tourbillon émotionnel et “compulsif” déporte le marché hors des zones denses. L’idée de vivre caché à l’écart des grandes métropoles, à la lueur du télétravail ajoute une couche au mille feuilles déjà bien chargé.

Le COVID change nos habitudes

Verra t on la population Parisienne migrer vers les campagnes entre terre et mer, on peut le penser. Paris déjà annonce la régression de manière nette sur le graphique au regard du premier trimestre 2020, les acheteurs sont toujours là mais se répartissent en premier lieu  sur la petite couronne de sorte qu’ils comblent la baisse du centre de Paris, puis en second lieu la grande couronne connait à son tour une accélération par déduction.

Le choc est perceptible au niveau du « mouvement de foule », mais également au niveau « des prix de l’immobilier Ile de France » à la manière des vases communicants. L’observatoire a suivi le mouvement avec un léger décalage, au point que nous aurions pu croire à un effet du marché immobilier en réaction à court terme. Sans compter sur les répliques  successives, l’impact du COVID pénètre les esprits des salariés confrontés au maintien du télétravail, d’une part et  des entreprises locataires de bureaux en ville, d’autre part,  qui cherchent des économies de charge par précaution autant qu’en prévision d’un avenir incertain.

Demain serait  autrement

Revenons sur le sort des télétravailleurs, ils sont condamnés semble t il à s’organiser contre toute attente, ils devront trouver un espace dans le logement pour désigner un coin bureau. Ce concept nouveau ne se fera pas sans une nouvelle adaptation du marché immobilier. L’incidence des prix immobiliers est inéluctable en application des nouvelles tendances géographiques d’une part et dans la perspective à long terme d’habiter une maison plus grande et selon les premières constations,  avec jardin, pelouse (et piscine à l’excès) pour les plus aisés d’autre part.

Quant aux locataires l’appartement s’est transformé pour beaucoup en prison où le sentiment d’enfermement à pris le pas sur la résilience ou l’obéissance.

Ainsi dans les années à venir les acheteurs cochent les cases :  balcon au minimum sur les annonces, les parcs et jardins paysagés, ils aspirent à vivre dans la nature au plus près de la flore mais également de la faune sans parler d’un certain mimétisme qui s’apparente d’une sorte de psychose écologique libératrice.

Le marché des bureaux subira inévitablement une période de transition. Les Sociétés SCPI devront arbitrer les volumes commerciaux au profit de réhabilitation des bureaux en logements résidentiels.

Les envies des acheteurs de voir partout y compris dans les villes la notion du vivre ensemble dans un logement à imaginer pour demain, se vérifie dans les projets. Déjà nous lisons dans les journaux spécialisés que Nexity promoteur immobilier déclare ne plus construire de logements, à l’avenir sans concevoir l’espace extérieur, sans envisager l’environnement de verdure , tel un projet qui intégrerait un mur “à microfaune” pour les oiseaux, au même titre que les arbres à papillons attirent les insectes dits ” holométaboles”.

Mutation économique

A l’évidence le train de l’innovation après COVID est en marche, inventer un concept à l’image d’un quartier, de centre de proximité, d’ilots commerciaux répartis intelligemment qui inspirerait la tranquillité,  favorisant les marches à pieds et le retour à la nature soufflent  un vent écolo qui promet des lendemains enchanteurs sitôt la campagne présidentielle lancée.

Des centaines de milliers d emplois vont souffrir de la crise économique en réponse à la crise sanitaire sans nul doute, mais également en réaction aux ajustements brusques qui ne manqueront d’apparaitre sans transition. Les fermetures de site nous le montre à l’occasion, lorsque les entreprises analysent les comptes, à la recherche  du centime supplémentaire ou encore l’économie possible  du dernier kilomètre du produit transporté.

Les salariés qui connaissent une activité professionnelle stable pourront tirer leur épingle du jeu, avant que les taux d intérêts ne reprennent le chemin de la hausse. Le crédit immobilier est aménagé depuis le début de l’année 2021, avec une durée de prêt allongée de deux ans et tenant compte d’un taux d’endettement possible jusqu’à 35% . Ce qui seraient une bonne chose pour les primo accédants laissés pour compte au beau milieu du COVID.

Un dernier point me parait indéniable dans cette perspective, il faut voir le progrès enjamber cette période de manière accélérée. Le monde de la robotique emboitera le pas de la numérisation en parallèle du télétravail. La dématérialisation des actes, des  notaires par exemple est une avancée prodigieuse qui n’aurait à l’évidence pas existé avant longtemps en l’absence de débats, de protocoles et de lois toutes plus précautionneuses les unes que les autres. Le pas est franchi et il serait bien difficile de revenir en arrière.

Ceci s’appelle le progrès par l’innovation et la recherche scientifique. Puisse que l’économie retrouve la croissance pour un meilleur avenir.  .